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Question de la mort commencée bien avant le soleil de ce jour Humaine universelle épreuve passage qui éprouve la chair Confrontation dont je connais l’issue écueil où je me heurte achoppe au grand silence Énigme essentielle du jour issue fatale question où je m’enferre et qui me préoccupe La question de la mort dans notre société est évincée très souvent trop souvent occulté comme nos temps travestie Il faut voir la mort car qui ne voit la mort n’a pas vécu vraiment
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C’est au Père Lachaise que ma mère cherchait je ne sais quoi dans les rangées de tombes alignées épitaphes figures de marbre et d’albâtre Tombes figées en ruines Tombeaux érigés en temples miniatures Célèbres ou inconnus les noms bordaient nos pas dans les allées ordonnées en désordre chronologiquement La mort était donc là Et sous ces dalles Morts ces autres Nous ailleurs désormais mais dans quel autre monde que le nôtre vivant Inerte l’avenir dans ce lieu est fidèle à lui-même Voir ces tombes et noms de noms ces êtres c’est deviner déjà
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Mais vous tous partis vous n’êtes pas absents morts vos mots demeurent et vos gestes encore animent en moi des ailes invisibles des vœux d’oiseaux que vos sourires enlèvent Sourires aux yeux visages près de vos pas ma mémoire paresse j’entends à nouveau les entend silencieux vos rires et vos bouches aux lèvres qui agitent l’air le souffle qui nous couvre terre qui nous recouvre tous
Extraits de J'en gage le corps - Editions de l'Amandier © 2011